ᒥᐊᕆ ᐊᐃᓯᓴᓐ | Mary Aitchison
ᒥᐊᔨ ᑕᑯᓐᓇᓯᒪᔪᖅ ᐃᓅᓯᐅᑉ ᐊᓯᑦᔨᓂᖓᓂᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᒪᓕᑦᓱᕋᕐᑎᐅᓯᒪᒻᒪᑕ ᐅᑭᐅᕐᓯᐅᐸᑦᓱᑎᒃ ᓄᓇᒥ ᑕᕆᐅᓕᐊᓯᕙᑦᓱᑎᓪᓗ ᐅᐱᕐᖓᓴᐅᓕᕐᒪᑦ, ᓄᓇᓕᒻᒥᐅᒍᓯᑐᐃᓐᓇᕋᑕᕐᓱᑎᒃ ᐅᕕᒃᑲᐅᓕᕐᑎᓗᒍ. ᐊᐅᓚᔨᔪᖅ ᐊᓈᓇᒥᓂᒃ ᐃᑲᔪᕐᓱᓂ ᓴᐸᖓᓕᕐᑐᐃᑎᓪᓗᒍ ᐊᓐᓄᕌᓂᒃ ᐃᓚᓕᒫᒥᓄᑦ ᐊᓐᓄᕌᓕᐊᒥᓂᒃ: “ᓯᓂᓯᖃᑦᑕᓯᒪᔪᖓ ᑐᓵᑦᓱᖓ ᒥᕐᓱᕙᓗᖓᓂᒃ” ᐅᖃᕐᑐᖅ ᒥᐊᔨ. ᐱᐅᑦᓴᓕᕐᓯᒪᑦᓱᓂ ᐊᓐᓄᕌᓂᒃ ᓱᓇᓗᑳᓂᓪᓗ ᐅᕕᒐᕐᑑᓱᓂ ᑕᑯᓐᓇᖃᑦᑕᓯᒪᔭᒥᓂᒃ, ᖃᓪᓕᓂᓕᐅᖃᑦᑕᓯᓚᐅᕐᓯᒪᔪᖅ ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ ᐱᔭᕆᐊᑐᓂᕐᓴᓂᒃ ᐆᑦᑐᖃᑦᑕᓯᒻᒥᓱᓂ. ᐊᐅᓚᔨᔪᖅ ᕿᖕᒦᑦ ᐊᓄᖏᓐᓂᒃ ᑌᑦᓱᒪᓂ ᐃᓄᐃᑦ ᕿᒧᑦᓯᓲᒍᑎᓪᓗᒋᑦ ᑕᐅᑦᑐᕆᑦᑑᖃᑦᑕᓯᒪᒻᒪᑕ ᓇᓗᓀᕐᓯᒍᑎᓂᒃ ᓇᓪᓕᐊᒍᒻᒪᖔᑕ ᕿᖕᒦᑦ. ᐱᔪᑦᓴᐅᔮᕈᑎᒋᓯᒪᔭᖏᑦᑕ ᐃᓚᖓ ᓇᒻᒪᒑᖅ, ᕿᒧᒃᓯᑎᐅᑉ ᓂᕈᒥᐊᒐᖓ ᐊᐅᓚᓕᑐᐊᕋᒥ. ᐱᓯᑎᐅᓂᖓ ᑕᑯᑦᓴᐅᓲᖅ ᐊᑦᔨᐅᖏᑦᑐᓂᓪᓗ ᐊᓐᓄᕌᓕᐅᖃᑦᑕᓂᖓ ᓱᓇᒐᓚᓐᓂᓗ ᐆᑦᑐᕋᐅᑎᒋᓗᒋᑦ ᓂᐊᖁᐃᓕᑌᑦ, ᓂᕈᒥᐊᒉᑦ, ᐊᑭᑏᑦ, ᐊᒡᒐᐅᒥᐅᑌᑦ ᐊᓯᖏᓪᓗ.
ᒥᐊᔨ ᑐᓂᒪᓂᒃᑯᑦ ᐃᓱᐊᕐᓯᕕᒃ ᐃᑲᔪᕐᑕᐅᕕᒻᒥ ᐱᓇᓱᒋᐊᒥᒃ ᐊᓕᐊᒋᔭᖃᕐᒥᔪᖅ ᖃᐅᔨᒪᔭᒥᓂᒃ ᑐᓴᕐᑕᐅᑎᑦᓯᖃᑦᑕᓱᓂ ᐅᕕᒐᕐᑐᓄᑦ. ᖃᐅᔨᒪᔮᒥᓂᒃ ᐃᑲᔪᕐᓯᒐᔭᕐᑐᓂᒃ ᐃᓕᓭᔨᓂᒃ ᙯᖁᔨᖃᑦᑕᓲᒍᒻᒥᔪᖅ ᐊᑭᓂᓯ ᓯᕗᐊᕌᕆᐱᒃᑯᓕᒃ. ᐄᕕ ᒫᔾᒃ, ᓯᐊᔭ ᐴᓐᒥᓪᓗ ᐃᓕᓭᓂᐊᕐᑎᓗᒋᑦ ᑲᑕᑦᔭᓂᕐᒥᒃ ᓄᓇᓕᖓᓂ, ᑌᕕᑦ ᓯᖁᐊᕐᒥᓗ ᕿᓚᐅᑦᔭᕆᐅᕐᓴᑫᔨᒥᒃ. ᒥᐊᔨ ᐱᒻᒪᕆᐅᓚᑦᓯᔪᖅ ᐃᓄᐃᑦ ᐱᐅᓯᑐᖃᖏᑦᑕ ᐊᑐᐃᓐᓇᐅᒋᐊᖃᕐᓂᖏᓐᓂᒃ ᐅᕕᒐᕐᑐᓄᑦ ᐊᓯᐅᔨᔭᐅᑲᓴᑦᓯᒪᒻᒪᑕ. ᐊᓕᐊᑦᑐᒪᕆᐊᓘᓲᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᕕᓂᖏᑦ ᑕᑯᔭᐅᑎᑦᓯᓕᕐᒪᑕ ᐱᓇᓱᑦᑕᕕᓂᕐᒥᓂᒃ ᓴᓇᔭᕕᓂᕐᒥᓂᓪᓗ. “ᐃᑲᔪᓲᒍᔪᖓ ᑐᓴᕐᓂᔮᕐᓂᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᓂᒃᑯᑦ ᓴᓇᓂᒃᑯᓗ ᐅᕕᒐᕐᑐᐃᑦ ᐱᓪᓗᒋᑦ. ᐊᓕᐊᓇᕐᑐᒪᕆᐅᓲᖅ ᐱᒋᐅᕐᐸᓕᐊᓕᑐᐊᕐᒪᑕ ᐅᐱᒪᓕᑐᐊᕐᒪᑕᓗ, ᐱᖕᖑᐊᓕᑐᐊᕐᒪᑕ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑕᐅᓱᑎᒃ ᐊᕐᐱᒃ ᑐᓴᕐᓂᔮᕐᓂᒥ ᑕᒫᓂ ᑰᑦᔪᐊᒥ!”.
ᐃᒻᒥᓅᒐᓗᐊᕐᐸᑦ ᐱᓇᓱᒐᖓᓅᒐᓗᐊᕐᐸᓗ, ᐱᒍᓐᓇᓂᖓ ᐃᓕᑦᓯᒍᑎᒋᓯᒪᔭᖓ ᐃᓪᓕᓇᕐᑐᓂᒃ ᐅᐱᒋᔭᖏᓐᓂᒃ ᖃᐅᑕᒫᑦ. ᐊᓈᓇᒥᓄᑦ ᐅᖃᐅᑎᔭᐅᓯᒪᔪᖅ ᐅᕕᒐᕐᓂᓴᐅᑎᓪᓗᒍ ᓂᐅᕐᕈᑎᖃᖃᑦᑕᖁᔭᐅᑦᓱᓂ ᓴᓇᔭᕕᓂᕐᒥᓂᒃ ᑭᓯᐊᓂᓗ ᐃᓚᖓᓂ ᑐᓂᕐᕈᑎᒋᖃᑦᑕᓗᒋᑦ. ᐊᓕᐊᓐᓂᓴᐅᓲᖅ ᑐᓂᕐᕈᑎᖃᑐᐊᕋᒥ ᓂᐅᕐᕈᑎᒋᖕᖏᖔᕐᓱᒋᑦ ᓴᓇᔭᕕᓂᕐᒥᓂᒃ ᐊᓈᓇᐅᔪᒧᑦ ᕿᑐᕐᖓᒥᓂᒃ ᐃᓄᑑᑦᔨᔪᒧᑦ ᑮᓇᐅᔭᓂᒃ ᓄᐃᑦᓯᒐᓱᐊᕆᐊᖃᓲᒍᒻᒪᑕ ᕿᑐᕐᖓᖓᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᓂᖓᓄᑦ. ᓴᓇᒐᑦᓴᖏᑦ ᒪᙯᑦᑎᓄᑦ ᓄᐃᑕᐅᕙᓪᓗᓲᒍᒻᒪᑕ, ᐃᑉᐱᓂᐊᓲᖅ ᓴᓇᒐᑦᓴᖓᑕ ᐅᓂᒃᑲᐅᓯᕐᑕᖓᓂᒃ ᓴᓇᔭᖓᓃᖏᓐᓇᓂᐊᕐᑐᒥᒃ ᓴᓇᓕᑐᐊᕋᒥᖏᓪᓗ ᐃᑉᐱᓂᐊᓲᒍᑦᓱᓂ ᓭᓕᓂᕐᒥᒃ ᓄᓪᓚᖓᓂᕐᒥᓗᓐᓃᑦ.
Mary Gordon Aitchison est une artiste qui réside à Kuujjuaq. Elle a fait une carrière dans le domaine de l’éducation pendant plus de 30 ans et a pris sa retraite en 2010. Depuis, elle aime passer du temps avec ses enfants et petits-enfants.
Mary a été témoin dans sa jeunesse de la transition du mode de vie nomade, où ils passaient l’hiver sur le territoire et rejoignaient les côtes au printemps, à la vie sédentaire d’aujourd’hui. Elle se souvient d’avoir aidé sa mère à enfiler des perles pour les vêtements qu’elle confectionnait pour toute la famille; « Je m’endormais en l’écoutant coudre les vêtements » dit-elle. Très influencée par les vêtements et les accessoires de sa jeunesse, elle a commencé par fabriquer des qalliniq (l’empeigne de la pantoufle) et s’est mise au défi d’essayer quelque chose de plus gros et un peu plus difficile à chaque fois. Elle se souvient des harnais très colorés que les Inuit utilisaient pour identifier les chiens lorsqu’ils voyageaient en traîneau à chiens. Une autre de ses inspirations est le nammagaq, un sac qu’avaient les mushers lorsqu’ils voyageaient. Elle est connue pour ses vêtements et ses accessoires uniques et de bonne qualité, tels que les bandeaux, les sacs à main, les oreillers, les bracelets et plus encore.
Mary aime aussi faire du bénévolat au centre de rétablissement Isuarsivik et transmettre ses connaissances avec les jeunes. Désireuse de partager ses ressources, elle invite à l’occasion des personnes comme Akinisie Sivuarapik, Evie Mark et Sarah Baulne à venir enseigner le chant de gorge dans sa communauté, ainsi que David __ pour offrir des sessions de tambour. Elle trouve très important de donner accès aux jeunes aux pratiques traditionnelles qui sont presque perdues et trouve cela très gratifiant lorsque d’anciens élèves partagent avec elle ce qu’ils ont créé ou ce sur quoi ils ont travaillé. « J’aide à organiser des cours de musique et des ateliers de création pour les jeunes. Je trouve que c’est gratifiant de les voir développer de nouvelles capacités et de voir la fierté qui en découle, et ensuite ils se produisent au festival de musique Aqpik Jam ici à Kuujjuaq ! »
Que ce soit pour elle ou pour sa carrière, sa créativité lui a apporté des valeurs qu’elle chérit au quotidien. Sa mère lui a dit quand elle était plus jeune non seulement de vendre les créations qu’elle faisait mais aussi d’en faire don de temps en temps. Par exemple, elle se sent plus heureuse lorsqu’elle fait don d’une pièce de ses créations à une mère célibataire qui a besoin de récolter des fonds pour l’éducation de ses enfants que lorsqu’elle les vend. Comme ses matériaux proviennent principalement des chasseurs, elle a le sentiment que l’histoire de ces matériaux reste dans ses créations et pendant qu’elle les fait, elle ressent le calme ou une paix intérieure.
Mary Gordon Aitchison is an artist living in Kuujjuaq. She has made her career in education for over thirty years and retired in 2010. Since then, she is enjoying spending her time with her children and grandchildren.
Mary has witnessed the transition of the way of life from nomad where they would spend the winter on the land and leave to the sea by spring, to today’s settled life. She recalls helping her mother at threading beads for the whole family’s clothes; “I would fell asleep listening to her sewing clothes” Mary said. Very influenced by the clothing and accessories from her youth, she started by making qalliniq (slipper tongue) and challenged herself to try something bigger and little harder every time. She remembers the colorful harnesses the Inuit used to identify dogs when they were travelling by dog sled. One of her inspirations is the nammagaq, a purse that mushers had when they were travelling. She is known for her good quality and unique clothing and accessories such as headbands, purses, pillows, bracelets and more.
Mary also loves to volunteer at the Isuarsivik recovery center and transfers her knowledge with the youth. Eager to share her resources, she occasionally invites people like Akinisie Sivuarapik, Evie Mark and Sarah Baulne to come and teach throat singing in her community, as well as David __ for giving drumming sessions. She finds it very important to give access to the traditional practices that were almost lost to the youth and very rewarding when former students share with her what they have been working on and what they have created. ‘’I help by organizing music lessons and creation workshops for the youth. I feel it’s rewarding when I see them develop new abilities and see the pride that comes with that, and then they perform at the Aqpik Jam Music Festival here in Kuujjuaq!”
Whether it is for her or for her career, her creativity has taught her values she cherishes daily. Her mother told her when she was younger to not only sell ger creations but to also donate them occasionally. For instance, she feels happier when she donates a piece of her creations to a single mother who needs to fundraise for her children education than when she sells them. As her materials are provided mostly by hunters, she gets the feeling that the story of the material she works with remains in her creations and while she is doing them, she feels an interior peace or calm.
ᐊᓪᓚᑐᖅ | Texte de | Text by: Olivia Lya Thomassie