ᓯᓪᕕᐊ ᑯᓗᑦᓭ| Sylvia Cloutier
ᓯᓪᕕᐊ ᑯᓗᑦᓭ ᑰᑦᔪᐊᒥᐅᒍᓯᒪᔪᖅ, ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᔨ ᐃᓕᓴᕇᕈᑎᑖᕐᖃᒥᖅ National Theatre School-ᒥ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᔩᑦ ᐃᓕᓴᕐᕕᖓᓂᑦ ᓄᓇᖃᕐᖄᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᓂᕐᒥᒃ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᑖᕐᓯᒪᓕᕐᑐᖅ ᒪᓐᑐᔨᐊᓚᒥ. ᐃᖕᖏᖑᐊᕐᑎ, ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕋᑦᓴᓂᒃ ᓄᐃᑎᕆᔨ, ᐃᓂᕐᓯᔨ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᖕᖏᖑᐊᕐᑎ. ᐃᕐᖃᐅᒪᒍᓐᓇᓂᓕᒫᒥᓂ ᐊᓕᐊᒋᔭᖃᕐᓯᒪᔪᖅ ᑖᓂᓯᕆᐊᒥᒃ, ᑌᒪᖕᖓᓂᓗ ᐃᑉᐱᒍᓱᑦᓯᒪᑦᓱᓂ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᔨᑦᓴᕕᓂᐅᒋᐊᒥᒃ. ᐃᒻᒥᓂᒃ ᑕᑯᓐᓇᓂᓕᒃ ᐃᓚᒋᔭᐅᒋᐊᖅ ᑖᕙᖕᖓᓂᓂᑦ ᐅᓂᒃᑳᑐᐊᕐᑎᐅᓯᒪᔪᓄᑦ ᐆᑦᑑᑎᒋᑦᓱᒍ ᐊᓈᓇᑦᓯᐊᕕᓂᖓ ᑌᓯ ᕗᐊᑦ, ᐊᓈᓇᖓᓗ ᓰᓚ ᐊᑐᐊᕋᑦᓴᓕᐅᕐᑎᐅᓱᓂ, ᐃᕐᓂᖓᓗ ᐊᖓᔪᑦᓯᐹᖅ ᒥᔅᑕ ᐅᖃᐅᓯᕐᓂᒃ ᑐᓴᕐᓂᑐᓕᐅᕐᑎᐅᓱᓂ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᕐᓂᖓ ᓄᑲᕐᓯᐹᖅ ᑕᑯᑦᓴᐅᑎᑦᓯᕙᓕᕐᒥᔪᖅ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᔨᑦᓴᐅᒋᐊᒥᓂᒃ.
19-ᓂᒃ ᐅᑭᐅᖃᕐᓱᓂ, ᐃᓚᐅᓯᒪᔪᖅ ᐃᓄᐃᑦ ᐊᓐᓄᕌᖏᓐᓂᒃ ᑕᑯᑦᓴᐅᑎᑦᓯᓂᖓᓄᑦ ᐸᐅᒃᑑᑎᒃᑯᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᐊᕐᓀᑦ ᑎᒥᖁᑎᖓᓄ ᐊᒻᒪᓗ ᑖᒃᑯᓄᖓ ᐱᔪᑦᓴᐅᔮᓚᕿᑎᑕᐅᓯᒪᑦᓱᓂ ᐃᓕᑦᓯᒍᒪᓕᕐᓱᓂ ᕿᓚᐅᖕᖑᔭᕐᓂᒥᒃ ᑖᓂᓯᕈᓯᖏᓐᓂᓗ. ᑌᒪ ᐃᓕᓴᕐᑕᐅᓕᕐᓂᒥᔪᖅ ᑲᑕᑦᔭᕈᓯᒥᒃ ᐃᓄᑐᖃᕐᓄᑦ ᐳᕕᕐᓂᑐᒥ. 1999-ᒥ, ᓄᐃᑦᓯᔪᕕᓂᖅ ᐃᓚᒌᓂᒃ ᐊᑎᓕᓐᓂᒃ ᐊᕐᓴᓃᑦ ᐃᓚᖃᕐᓱᓂ ᐃᓚᓐᓈᒥᓂᒃ ᐋᑐᕗᐊᒥ ᐊᒻᒪᓗ ᓯᓚᕐᔪᐊᒥ ᐊᕐᕕᑕᕐᓱᓂ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᒋᐊᕐᑐᓱᓂ ᐃᓗᒡᒍᓯᑎᒍᑦ ᐃᖕᖏᖑᐊᕐᑎᓗᒍ ᐊᒻᒪᓗ ᑖᓂᓯᕐᓱᓂ ᐊᕐᕌᒍᑦ ᐊᕙᑎᑦ ᐅᖓᑖᓄᑦ ᐊᕐᕕᑕᕐᐸᓱᓂ.
ᐱᓇᓱᒐᕐᒥᓂ, ᓯᓪᕕᐊ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᖃᑎᖃᕐᓯᒪᔪᖅ ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ ᖃᐅᔨᒪᔭᐅᑦᓯᐊᑐᓂᒃ ᑲᑕᑦᔭᑎᓂᒃ ᐆᑦᑑᑎᒋᑦᓱᒋᒃ ᐊᑭᓂᓯ ᓯᕗᐊᕌᐱᒃ, ᒪᑕᓖᓐ ᐊᓚᒃᑲᕆᐊᓪᓚᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓇᖁᓇᕐᑐᖅ ᕿᓚᐅᖕᖑᔭᕐᑎᐅᓯᒪᔪᖅ ᕙᓄᐊᓕ ᐸᓪᓗᖅ. ᐃᓚᐅᓯᒪᒻᒥᔪᖅ ᐃᖕᖏᖑᐊᕐᑎᓄᑦ ᐊᑦᔨᒌᖕᖏᑐᓂᒃ ᑐᓴᕐᓂᔮᕐᑎᓯᐅᑎᓂᒃ ᐆᑦᑑᑎᒋᑦᓱᒋᑦ rock bands, orchestras, DJs ᐊᒻᒪᓗ ᓄᓇᖃᕐᖄᑐᕕᓃᑦ ᑐᓴᕐᓂᔮᕐᑎᓯᔩᑦ. ᓇᑯᕐᓴᑐᖅ ᐱᕕᑦᓴᖃᖃᑕᐅᓯᒪᓂᕐᒥᓂᒃ ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᔨᓂᒃ ᑌᒫᑦᓭᓇᖅ ᐱᔪᑦᓴᐅᔮᕈᑎᓕᓐᓂᒃ.
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ᑲᑕᑦᔭᑎᐅᓂᕐᒥᓄᑦ, ᐅᐱᒪᓂᓕᒃ ᐃᓚᐅᒋᐊᒥᒃ ᐊᕐᓇᓄᑦ ᐃᓕᑦᓯᓯᒪᔪᓄᑦ ᐱᐅᓯᑐᖃᕐᑎᒍᑦ ᐃᖕᖏᖑᐊᕈᓯᓂᒃ ᐳᐃᒍᕐᑕᐅᑎᑕᐅᒋᐊᕐᑐᕕᓂᕐᓂᒃ ᐊᔪᕿᕐᑐᐃᔨᓄᑦ. “ᐃᓕᑦᓯᒋᐊᖅ ᑲᑕᑦᔭᕈᓯᒥᒃ ᐃᒻᒥᓂᒃ ᐱᔪᓐᓇᓯᐊᕐᑐᕆᓂᕐᒥᒃ ᐊᕐᓇᐅᓱᖓ ᐃᑉᐱᒍᓱᓚᕿᓯᒪᔪᖓ. ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᔨᐅᑦᓱᖓ ᐃᒻᒥᓂᒃ ᐅᕙᓐᓄᐊᖓᔪᓂᒃ ᐃᓕᑦᓯᓯᒪᔪᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓗᒡᒍᓯᕐᓃᕙᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᑕᑯᑦᓴᐅᑎᖃᑦᑕᓕᕐᓱᒋᑦ. ᐃᖕᖏᖑᐊᕈᓰᑦ ᐃᓕᑦᓯᓯᒪᔭᒃᑲ ᐱᒋᑦᔭᖏᑦᑕᑲ ᐃᓗᒡᒍᓯᕐᒪ ᐱᒋᒻᒣᑦ. ᓄᐃᑎᕆᕙᖕᖏᑐᖓ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᐅᑎᑦᓴᓂᒃ ᐃᒻᒥᓄᑦ ᑭᓯᐊᓂ, ᓱᓇᓕᒫᑦ ᓄᐃᑕᑎᑦ ᐃᓅᓯᕐᒥ ᐱᐅᓂᕐᓴᐅᓲᑦ ᐊᓯᓐᓅᕕᑦ ᑕᑯᑦᓴᐅᑎᒍᕕᒃᑭᑦ ᐊᕕᑦᓯᒪᐅᑎᒋᑦᓯᐊᓗᒋᑦ” ᓚᓚᐅᕐᑐᖅ.
ᐊᑑᑎᑎᒍᒪᔭᖏᑦᑕ ᐃᓚᖓ ᓄᐃᑦᓯᒍᓐᓇᓯᓂᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑕᐅᑎᓗᒋᑦ ᐃᓕᒃᑰᑎᕐᑎᓗᒋᑦ ᓄᓇᕕᒻᒥ. “ᑕᕐᕋᒥ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᔨᐅᓂᕐᓄᑦ, ᖃᓪᓗᓈᑦ ᓄᓇᖓᓕᐊᕆᐊᖃᓲᒍᔪᒍᑦ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᒋᐊᕐᑐᓱᑕ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᓇᕐᕋᑎᓐᓄᑦ ᐅᑎᕐᑎᖃᔭᑦᓯᐊᓇᒋᑦ. ᑌᒣᒻᒪᑦ ᓄᐃᑦᓯᒍᒪᔪᖓ ᑕᑯᓐᓇᐅᔮᕐᑎᓯᕕᒻᒥ ᑕᕐᕋᒥ ᓇᑯᕆᒋᒐᔭᕐᑕᑎᓐᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᓕᐊᒋᓗᒍ.”
ᐊᑑᑎᓯᒪᔭᒥᓄᑦ, ᓯᓪᕕᐊ ᐊᓕᐊᒋᔭᖃᕐᓂᕋᕐᑐᖅ ᐅᕕᒃᑲᓂᒃ ᐅᖃᐅᑏᒋᒥᒃ: “ᐃᓛᓐᓂ ᓱᓚᖓᒋᐊᒥᒃ ᓇᓗᓲᒍᔪᒍᑦ. ᐃᓚᖓᓐᓂ ᐱᔭᕆᐊᑭᑦᑑᒍᓐᓇᓲᖅ. ᐃᓕᑕᕐᓯᓗᒋᑦ ᐊᓕᐊᒋᔭᑎᑦ, ᓱᓇᑐᐃᓐᓇᖅ ᑲᒪᒋᒋᐊᒥᒃ ᐊᓕᐊᒋᓪᓚᕆᑦᑌᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓅᕝᕕᒋᒍᓐᓀᓗᒍ. ᓄᓇᓕᓯᓐᓂ ᓄᐃᑕᖕᖏᑲᓗᐊᕐᐸᑦ ᐱᓇᓱᐊᕈᑎᒋᓗᒍ. ᐃᓚᖏᑦ ᐃᓕᐅᕐᖃᑐᐃᓐᓇᓂᐊᕐᑐᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᑉᐱᓇᕐᑎᓯᓚᕿᓗᑎᒃ ᐃᓕᓐᓄᑦ ᓲᓂᕐᓴᐅᓂᐊᓕᕆᐊᕐᓂᒃ”.
Sylvia Cloutier, originaire de Kuujjuaq, est une artiste de la scène qui a récemment obtenu son diplôme de l’École nationale de théâtre en tant qu’artiste autochtone en résidence à Montréal. Elle est chanteuse, créatrice de théâtre, productrice et interprète. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours aimé danser, elle a le sentiment d’avoir toujours été destinée à être une artiste de la scène. Elle se considère comme faisant partie d’une longue lignée de conteurs comme sa défunte grand-mère Daisy Watt. Sa mère Sheila aussi est une autrice, son fils aîné Mister est un rappeur et son plus jeune fils démontre aussi des signes d’artiste.
À l’âge de 19 ans, elle s’est jointe à un défilé de mode inuit de Pauktuutit, l’organisme des femmes inuites, et a été inspirée à apprendre la danse au tambour. Elle a ensuite appris le chant de gorge par les aînées de Puvirnituq. En 1999, elle a créé une troupe appelée Aqsarniit avec un groupe d’amis à Ottawa et a fait le tour du monde en interprétant des chants et des danses culturels pendant plus de vingt ans.
Au cours de sa carrière, Sylvia s’est produite avec d’autres chanteuses de gorge reconnues comme Akinisie Sivuaraapik, Madeleine Allakariallak et la belle danseuse au tambour feu Phanualie Palluq. Elle a également collaboré avec des artistes de différents genres musicaux tels que des groupes de rock, des orchestres, des DJ et des musiciens autochtones. Elle est reconnaissante d’avoir partagé la route avec d’autres artistes qui ont des aspirations similaires à elle.
En tant que chanteuse de gorge, elle se sent honorée de faire partie des femmes qui ont appris des chansons traditionnelles qui auraient pu être éteintes par le mouvement missionnaire.
« L’apprentissage du chant de gorge m’a donné confiance en tant que femme. Être artiste de la scène m’a permis d’en apprendre davantage sur moi-même et sur ma culture, puis de la partager. Les chansons que j’ai apprises ne m’appartiennent pas à moi mais à ma culture. Je ne crée pas seulement de l’art pour moi-même, tout ce que vous faites dans la vie est toujours meilleur lorsque vous le partagez », dit-elle.
Un de ses souhaits est de pouvoir créer et interpréter des pièces de théâtre au Nunavik. «En tant qu’artiste du Nord, nous devons souvent aller dans le Sud pour nous produire et nous n’avons pas vraiment la possibilité de ramener notre art chez nous. Je veux donc créer des pièces de théâtre dans le Nord pour que nous puissions les apprécier.»
Forte de son expérience, Sylvia aime dire aux jeunes: «Parfois, nous ne savons pas ce que nous voulons faire. Parfois, c’est très simple. Reconnaissez ce que vous aimez, tout ce qui vous passionne et engagez-vous. Travaillez-y même si cela n’existe pas dans votre communauté. Le reste tombera en place et vous donnera un confiance en soi qui sera plus fort ».
Sylvia Cloutier originally from Kuujjuaq, is a performing artist who recently graduated from the National Theatre School as the Indigenous Artist in Residency in Montreal. She is a singer, theatre creator, producer and performer. As a long as she can remember she always loved to dance, she feels like she was always destined to be a performing artist. She sees herself as part of a long line of storytellers like her late grandmother Daisy Watt. Her mother Sheila is also an author, her oldest son, Mister, is a rapper, and youngest son is showing signs of being an artist too.
When she was nineteen years old, she joined an Inuit fashion show by Pauktuutit the Inuit Women’s organization and was inspired to learn drum dancing. Then she learned throat singing from elders in Puvirnituq. In 1999, she created a group called Aqsarniit with some of friends in Ottawa and toured the world performing cultural songs and dances for over twenty years.
During her career, Sylvia has performed with other notable throat singers like Akinisie Sivuaraapik, Madeleine Allakariallak and the beautiful drum dancer late Phanualie Palluq. She also has collaborated with artists of different genres of music such as rock bands, orchestras, DJs, and indigenous musicians She is grateful to have shared a path with other artists who have similar aspirations as her.
As a throat singer, she feels honored to be part of the women who learned traditional songs that could have been extinct by the missionaries movement. “Learning throat singing has given me confidence as a woman. Being a performing artist allowed me to learn about myself and my culture and then share it. The songs I have learned don’t belong to me but to my culture. I’m not just creating art for myself, everything you make in life is always better when you share it” she says.
One of her wishes is to be able to create and perform theater plays pieces in Nunavik. “As a performer from the North, we often have to go to the South to perform and then we don’t really get to bring our art back home. So, I want to create theatre work up North for us to appreciate and enjoy.”
From her experience, Sylvia says that she likes to tell young people: “Sometimes we don’t know what we want to do. Sometimes it is very simple. Recognize what you love, anything you’re passionate about and commit to it. Work at it even if it doesnt exist in your community. The rest will fall into places and give you a sense of self that will be stronger”.
ᐊᓪᓚᑐᖅ | Texte de | Text by: Olivia Lya Thomassie
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